Parfois, il peut être assez difficile de comprendre l’affirmation d’un manufacturier sur le caractère écologique de ses produits ou de ses emballages. C’est que la catégorisation « écologique » est complexe. Même les plastiques qu’on affirme les plus écologiques tels que les bioplastiques (plastiques fabriqués à partir de matière organique) ne sont pas nécessairement biodégradables. Par exemple, certains matériaux entièrement naturels utilisés dans l’emballage, tels que certains types de celluloïd, ne sont pas biodégradables du tout. Puis, il arrive qu’on crée des emballages avec des combinaisons de matériaux à bases biologiques et pétrochimiques. Enfin, certains produits à base de pétrole sont réellement biodégradables! Et il y a aussi le mot renouvelable, qui signifie uniquement que les matériaux, avec lesquels un produit est fabriqué, peuvent être renouvelés en culture. Ce qui n’a pas forcément un rapport direct avec l’écoresponsabilité. On n’a qu’à penser aux champs de maïs dédiés à la production d’éthanol pour les voitures.

Quelle que soit son origine, si un matériau est biodégradable, au moins nous pouvons être sûrs que le fardeau environnemental associé à sa création disparaîtra lorsqu’il sera réabsorbé par l’environnement, pour autant qu’il se biodégrade correctement.

Et que veut-on dire par l’expression « se biodégrade correctement » ? Selon la norme ASTM (American Society for Testing and Materials), une organisation de normes reconnue à travers le monde, quelque chose qui est biodégradable doit :

  • Se désintégrer rapidement dans le processus de compostage (se décomposant et en ne laissant pas de gros morceaux)
  • Se biodégrader rapidement dans des conditions de compostage
  • Ne pas réduire la valeur ou l’utilité du composte fini, qui sera en mesure de soutenir la vie végétale
  • Ne pas contenir de grandes quantités de métal réglementé

Tout cela est selon la norme D6400 pour les produits compostables, et la norme D6868 pour la compostabilité des emballages.

Il y a maintenant plusieurs matériaux d’emballage qui ont obtenu la norme D6400 ou D6868 de l’ASTM, en utilisant des méthodes très intéressantes. Un aperçu récent de matériaux d’emballage, publié par Packaging Digest et intitulé « matériaux “verts” prometteurs d’hier : Où sont-ils maintenant ? », fait l’inventaire de certains de ces matériaux. Voici ceux qui continuent à être prometteurs :

  • Polymère PHA, qui est fait à partir d’un procédé de fermentation microbienne utilisant le sucre végétal (ce produit a aussi la certification ASTM D7081, pour la biodégradation à base marine)
  • Polylactide PLA qui est un polyester dérivé de l’acide lactique et qui peut être produit à partir de produits agricoles contenant de l’amidon ou du sucre
  • PLA amélioré, ce qui est certifié selon la norme ASTM 6866 à 46 % de contenu à base bio, un matériau particulièrement polyvalent qui peut être utilisé dans plusieurs domaines de l’emballage à l’impression 3D.

Notez que ces trois plastiques utilisent un procédé de fermentation à base de sucre, ce qui augmente le coût du matériau. Pour contourner ce problème, certains fabricants se penchent maintenant sur les méthodes de transformation qui utilisent des ingrédients moins chers pour la fermentation, tels que le méthane, qui permettrait également de réduire la consommation d’énergie dans le processus et de réduire davantage le fardeau environnemental du produit.

L’essentiel dans tout cela est que plus les plastiques continuent d’évoluer, plus ils vont devenir biodégradables, et plus il sera facile de constater si les produits sont écoresponsables ou non.

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