En théorie, la technologie RFID pourrait être idéale dans de nombreuses applications où les codes à barres sont utilisés. Alors pourquoi les étiquettes RFID n’y remplacent-elles pas encore les codes-barres?
Attardons-nous sur un cas pratique : les caisses en libre-service des supermarchés.
Certains grands supermarchés offrent à leurs clients des caisses libre-service pour offrir un meilleur service à la clientèle, et aussi pour aider à réduire les coûts. Numériser les codes-barres des marchandises se fait facilement 9 fois sur 10 pour les produits étiquetés, qui composent la grande majorité des produits du panier consommateur.
L’inconvénient de ces dispositifs de caisses en libre-service est qu’ils prennent du temps pour valider le poids des marchandises, ce qui peut conduire à des tentatives répétées et une certaine confusion (des machines et des clients). Du personnel est souvent assigné pour veiller sur ces dispositifs automatiques, pour aider les gens et éviter les ralentissements. Cela explique probablement pourquoi la plupart des clients préfèrent encore se rendre à des caisses traditionnelles avec un caissier dédié pour scanner leurs produits.
Enfin, le libre-service ne résout pas plus les problèmes de vols à l’étalage que la manière traditionnelle.
Voici comment la RFID pourrait théoriquement être supérieure aux codes à barres dans cette situation :
La satisfaction client
Des étiquettes RFID peuvent être numérisées à distance en une fraction de seconde. De quelques centimètres à quelques mètres, en fonction du type d’étiquette ou du tag, un dispositif RFID peut fournir avec précision à un numériseur une quantité d’informations telles que le prix, l’identifiant de produit unique (comme un code à barres) et bien plus encore.
Un autre avantage majeur est que plusieurs éléments peuvent être lus en même temps. Cela ouvre la possibilité de passer à travers un point de libre-service, sans même avoir à numériser des articles individuellement! À quelle vitesse pouvez-vous dire «s’il vous plaît scanner ces articles» ?!
Les coûts de main d’œuvre
Comme mentionné, les dispositifs de caisses en libre-service d’aujourd’hui nécessitent la présence d’un employé pour répondre à diverses situations liées à la lenteur de la machine, le manque de clarté dans l’interface utilisateur et la frustration humaine.
Les lecteurs RFID étant plus rapides et l’interface utilisateur intégrée, un seul employé pourrait passer plus de temps à gérer un plus grand nombre d’acheteurs et s’assurer de la satisfaction des clients. Avec les opérations de paiement moins intenses, le personnel serait plus disponible pour mieux servir les consommateurs sur le plancher.
Le contrôle du vol à l’étalage
La RFID permettant une lecture à distance limiterait le vol à l’étalage ou les oublis potentiels de numériser un article. Que vous mettiez un article dans votre panier ou dans votre poche, le système de caisse saura le lire et l’ajouter au montant que vous devez payer.
Pourquoi nous n’utilisons pas la RFID au lieu des codes à barres?
Alors pourquoi la RFID n’est pas déjà en place dans les caisses en libre-service? Plusieurs explications :
- Parce que les étiquettes RFID dépendent des fréquences radio pour être lues, le flux d’informations peut être facilement perturbé par des obstacles ou des interférences radio
- Parce que la technologie ne peut garantir pour le moment une lecture de 100%, une validation supplémentaire est nécessaire, comme sur le nombre d’articles prévus. Puisqu’il est impossible de prévoir un nombre précis d’articles aux caisses, tout à coup la numérisation magique de plusieurs éléments à la fois devient un cauchemar pour la validation, et représente une source potentielle de stocks manquants. Même si la validation a été possible, une étiquette ou une antenne défectueuse peut aussi désactiver la validation. Comme une validation à 100% ne pourra jamais être assurée, l’automatisation du processus est à peu près impossible.
- Le vol à l’étalage serait en réalité devenu plus facile: les étiquettes RFID sont inefficaces dans des environnements comportant de l’eau ou du métal. Comme le corps humain est composé de 65% d’eau, une étiquette RFID attachée à un steak de 25 $ par exemple, et caché dans des vêtements, ne serait probablement pas pris en compte par la caisse. Mettez un article avec son étiquette dans une petite boîte de métal et il ne sera pas enregistré à la caisse.
- Les étiquettes RFID sont aussi encore assez chères. De 0,26 $ à 0,63 USD (0,40 $ à 1.oo $ CDN) l’unité, elle reste encore une application impensable pour les supermarchés où les marges de profit sont très minces. Les codes à barres, à moins d’un cent l’étiquette ne seront pas bientôt remplacés.
Même si le coût devenait raisonnable et les problèmes techniques soient résolus, il y aurait toujours besoin d’un réalignement majeur des processus des chaînes d’approvisionnement pour les étiquettes RFID avant qu’elles ne se généralisent. Comme quasiment tout l’étiquetage est effectué chez les fabricants, ce sont eux qui devront prendre en charge le principal coût de cette conversion.
Dans la seconde partie de ce billet, nous nous intéresserons à comment Walmart et d’autres détaillants ont intégré avec succès la RFID dans leurs activités.